Carré Rouge - Art asiatique

Laque

La laque est une invention chinoise issue de la sève du Rhus verniciflua, arbre endémique du centre et du sud de la Chine, que l’on entaille pour en récupérer une résine visqueuse. Celle-ci est ensuite filtrée et chauffée plusieurs fois, avant d’être éventuellement colorée, par du cinabre pour obtenir du rouge, de la suie de pin pour obtenir du noir ou du blanc de céruse pour obtenir du blanc.

Une technique asiatique

La laque est en effet naturellement transparente et peut être utilisée telle quelle pour imperméabiliser un support déjà décoré. L’arbre sera par la suite transplanté au Japon et en Corée, mais la laque doit être différenciée de la gomme-laque. Cette dernière, produite à partir d’une gomme déposée sur les arbres par un insecte, est à la base des laques d’Inde, du Sri Lanka, de Birmanie ou encore des vernis occidentaux, mais ne constitue donc pas le même procédé que la laque chinoise ou japonaise.

Carré Rouge - Expertise Art asiatique
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La technique est ancestrale et un fragment laqué a été découvert sur le site d’Erlitou, dans le Henan, à un niveau datant du XVIIe siècle avant notre ère environ. Plus tard sous les Shang, on appliquait la laque sur le bois afin de préserver les parois et piliers des chambres funéraires, exploitant ainsi ses propriétés de résistance à la chaleur et à l’eau.

Le Japon en fit aussi un usage intensif dans les arts, mais les développements qu’elle y connaît sont différents du modèle chinois, en ce que la laque y est surtout rehaussée d’or et d’argent. On la retrouve par conséquent dans tous les développements de l’art japonais, à la cour des Fujiwara comme à l’époque Momoyama ou dans l’art plus familier des XVIIe et XVIIIe siècles.

Le terme « japonner » est ainsi devenu synonyme de laquer ou vernir. A l’instar de la porcelaine, la laque a connu un succès grandissant en Europe et notamment en France au XVIIe et XVIIIe siècles.

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Les laques et l'Europe

D’abord rapportée sous la forme de grands panneaux et paravents par la Compagnie des Indes Orientales, les marchands-merciers parisiens, Thomas-Joachim Hébert en tête, se font un devoir de mettre ces productions orientales au goût du jour. Les paravents démembrés sont alors chauffés et déformés pour s’adapter aux silhouettes tout en courbes des bureaux et commodes de style rocaille. La France, entichée de ce luxe venu de l’Orient, regorge donc d’objets laqués, petits ou grands, qui furent à la pointe de l’élégance à une époque où le goût français irradiait toutes les cours d’Europe.

Témoin de ce goût persistant, l’impératrice Eugénie, si chère au cœur des Biarrots, fit aménager le musée chinois de Fontainebleau en 1863 qui se voyait alimenté à la fois par le garde-meuble impérial, par le Sac du Palais d’été de Pékin et par les acquisitions de Napoléon III. Il n’est donc pas impossible, et même relativement courant, que de tels objets soient encore en mains privées, aussi Carré Rouge se fera une joie de vous informer sur la valeur des laques que vous pourriez posséder et vous en proposera éventuellement un prix d’achat intéressant

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